Q de Job est déménagé!

nbertrand.ca

28 octobre 2009

Question d'attitude

Quelques courriels reçus la semaine dernière m'ont donné envie de donner une réponse générale. À la lecture des messages, j'ai souri en reconnaissant mon impatience et une part de mon incrédulité.

Cela dit, mon expérience me dit qu'un peu d'irritation et un esprit critique, sont utiles quand on se pose des questions de fond sur le boulot. Faut juste éviter de devenir cynique, c'est pas mal moins fertile. Lors d'une démarche d'introspection, peu importe l'objet en vedette, je crois non négociables l'ouverture et l'honnêteté face à soi. Ça implique de considérer sans juger, TOUTES les infos qui se présentent à nous. Surtout celles qui ne font pas notre affaire. C'est un défi, j'en conviens. Quand le test psychométrique Strong m'a indiqué que j'étais artiste à 64% et qu'il a mis agent de bord au top de ma liste des 10 professions dominantes, me suis dit: wôôô là! et j'ai failli me refermer solide. J'ai alors mis ça de côté, et je suis allée me changer les idées. Ce qui m'a permis de découvrir plein d'autres approches.

Il est clair (depuis toujours), que je n'aspire pas à servir des gens à bord d'un avion, pas plus qu'à vivre d'un art quelconque. Cela dit, mon recul a généré de l'ouverture à considérer ce qui pouvait être pertinent. Bien que je ne sois pas une serveuse dans l'âme, ni dans la patience, ni dans la diplomatie, force est d'admettre que j'ai le réflexe du service facile (même si ça m'énerve parfois). Plus noblement formulé: j'ai la volonté de contribuer au bien-être des gens. Pour ce qui est du volet artistique, je ne le serai jamais au sens classique du terme. Je suis toutefois sur la voie d'assumer mon besoin de créer sur une base régulière, quand même...Donc, sans pouvoir tout résoudre, chaque donnée peut contribuer, suffit d'être à l'écoute. Ça se passe une info à la fois. Et ça peut sembler long!

Pourquoi cette impatience? Surtout au début, j'espérais avoir des solutions rapides, justes et simples. L'idée était d'éviter toute forme de vertige. S'est rapidement installée une forme de résistance au changement. Beau paradoxe! Constat d'une insatisfaction, donc il faut changer quelque chose et se fouiller le nombril. Et voilà qu'un des premiers réflexes est de résister. En tapant du pied, en bitchant, en jugeant. Le catalyseur de tout ça est bien souvent la peur. Celle de l'échec ou de la déception. Celle de pas trouver aussi.

La peur peut être insidieuse et se manifester de toutes sortes de façons, pour contrer le processus. On se dit qu'on n'a pas vraiment de temps pour ça, que dans le fond on est bien, que les tests sont poches, que la "psy-de-carrière" est lente (okay, ça c'était vrai!), qu'on n'a pas les moyens, etc. Dans le fond, on tente de saboter l'exercice d'entrée de jeu, simplement pour éviter de composer avec.

Personnellement, je me suis gourée au début. J'ai ensuite ajusté mon tir, j'ai laissé de côté mes attentes et revisité mon attitude. C'est à ce moment que l'expression que j'aime tant: "It's the journey, not the destination", a pris tout son sens. En fait, mon fun a débuté au moment où j'ai réussi à me foutre de l'aboutissement et des conséquences. C'est bien connu, le fun, c'est TELLEMENT plus fertile!

21 octobre 2009

Féminitude

L’introspection professionnelle pratiquée sur le web permet de croiser beaucoup de littérature sur les femmes. Ainsi, le dernier livre de Marcus Buckingham (un Anthony Robbins brit', avec moins de dents), Find Your Strongest Life, a capté mon attention. Et pas nécessairement pour les raisons souhaitées. Mais comme il est la saveur du mois d'Oprah, on n'a pas fini d'en entendre parler! La première section du livre porte sur son bilan de la femme moderne. Description de nos multiples opportunités et privilèges ainsi que du stress que tout ça engendre. Son propos s’asseoit sur les résultats d’une importante étude menée par une firme indépendante, auprès de femmes occidentales. En bref, on nous annonce que le niveau de bonheur des femmes est en déclin depuis les 40 dernières années. Ha ben! ça tombe en plein sur notre entrée sur le marché du travail.

Son exposé sur notre «situation» est intéressant et peut être pertinent pour certaines. Il se résume comme suit: C’est pas qu’on manque de temps pour jouer tous nos rôles, mais bien qu’on est trop éparpillées pour prendre le temps de retirer la sève qu'offre chacun de ces rôles. En fait, c'est Le paradoxe du choix qui veut que l’abondance nous éloigne du bonheur.

J'ajouterais ceci, quand on considère l’histoire des femmes avec un grand H, on voit vite que dans le fond on travaille à l'extérieur de la maison seulement depuis hier! Et si on n’avait pas encore trouvé LA façon de bien choisir? Si on n’avait pas encore figuré comment le travail peut être aussi et surtout une source d’épanouissement? Pour plusieurs femmes que je connais, le boulot finit par être un vulgaire ajout à leur déjà longue liste de "to-do".

Marcus Buckingham parle du non-bonheur des femmes dans toutes les sphères de leur vie. La suite du livre nous offre donc la clé du bonheur, de la paix et de notre auto-réalisation. Enfin un sauveur! Et c'est là qu'il m’a perdue. Quand il a lâché les faits pour se consacrer à me dire ce qu'il me faut pour être heureuse.

Cela dit, malgré que la psychologie fast-food me rebute très souvent, j’essaie toujours de me servir dans le buffet. Dans ce cas-ci, y’a le Strong Life Test: accessible, simple et rapide. Le test étant la porte d'entrée nous permettant d'identifier notre essence, ce qui nous mènera à de meilleurs choix de vie et apportera le bonheur. C'est à cette croisée qu'on achète le livre, évidemment!

Les résultats nous catégorisent et nous profilent selon 9 rôles. Ça va de pionnière, à influençeure, en passant par professeure ou conseillère, etc. À la lumières des réponses que j'ai données, on m’étiquette motivatrice: réflexe de voir le potentiel d’énergie chez les autres pour ensuite pousser + énergie contagieuse. On me suggère donc de prendre un job où un groupe à motiver est en jeu. L’autre rôle qu’on me dédie est celui de créatrice: réflexe de chercher à comprendre selon mes propres repères + habileté à voir chez les autres ce qu’ils ignorent d’eux-mêmes. Ici on me dirige vers un boulot où je générerais du contenu.

Sans être renversée, j’ai été agréablement surprise par la pertinence en si peu de questions posées. Est-ce un hasard? Seuls vous pourrez me le dire en faisant le test!

Bien entendu, je ne crois pas que ce simple test (même si on se tape la lecture du livre en plus) puisse changer le niveau de bonheur des concernées. Je crois toutefois en la bienveillance de se questionner, sans se torturer. Et oui, tous les outils croisés peuvent avoir leur utilité.