Cela dit, mon expérience me dit qu'un peu d'irritation et un esprit critique, sont utiles quand on se pose des questions de fond sur le boulot. Faut juste éviter de devenir cynique, c'est pas mal moins fertile.

Il est clair (depuis toujours), que je n'aspire pas à servir des gens à bord d'un avion, pas plus qu'à vivre d'un art quelconque. Cela dit, mon recul a généré de l'ouverture à considérer ce qui pouvait être pertinent. Bien que je ne sois pas une serveuse dans l'âme, ni dans la patience, ni dans la diplomatie, force est d'admettre que j'ai le réflexe du service facile (même si ça m'énerve parfois). Plus noblement formulé: j'ai la volonté de contribuer au bien-être des gens. Pour ce qui est du volet artistique, je ne le serai jamais au sens classique du terme. Je suis toutefois sur la voie d'assumer mon besoin de créer sur une base régulière, quand même...Donc, sans pouvoir tout résoudre, chaque donnée peut contribuer, suffit d'être à l'écoute. Ça se passe une info à la fois. Et ça peut sembler long!
Pourquoi cette impatience? Surtout au début, j'espérais avoir des solutions rapides, justes et simples. L'idée était d'éviter toute forme de vertige. S'est rapidement installée une forme de résistance au changement. Beau paradoxe! Constat d'une insatisfaction, donc il faut changer quelque chose et se fouiller le nombril. Et voilà qu'un des premiers réflexes est de résister. En tapant du pied, en bitchant, en jugeant. Le catalyseur de tout ça est bien souvent la peur. Celle de l'échec ou de la déception. Celle de pas trouver aussi.
La peur peut être insidieuse et se manifester de toutes sortes de façons, pour contrer le processus. On se dit qu'on n'a pas vraiment de temps pour ça, que dans le fond on est bien, que les tests sont poches, que la "psy-de-carrière" est lente (okay, ça c'était vrai!), qu'on n'a pas les moyens, etc. Dans le fond, on tente de saboter l'exercice d'entrée de jeu, simplement pour éviter de composer avec.
Personnellement, je me suis gourée au début. J'ai ensuite ajusté mon tir, j'ai laissé de côté mes attentes et revisité mon attitude. C'est à ce moment que l'expression que j'aime tant: "It's the journey, not the destination", a pris tout son sens. En fait, mon fun a débuté au moment où j'ai réussi à me foutre de l'aboutissement et des conséquences. C'est bien connu, le fun, c'est TELLEMENT plus fertile!